SUPERmEN PROMO 2014-2015

SOCIOLOGIE


NON SCOLARISTION DES ENFANTS ROMS MIGRANTS (Etude DEGESCO)

 

 

 


26/06/2015
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HEUREUX D'ÊTRE MALHEUREUX: LE CAS FRANÇAIS

Origine de l'article : Slate.fr

La prestigieuse revue américaine The New Yorker s'interroge sur le cas français: un pays à la psychologie particulière qui se complait dans les lamentations sur soi-même et le malheur. «En dépit en général d'excellentes conditions de vie matérielles en France, les Français sont lugubres. Un récent sondage WIN-Gallup montre que leurs prévisions pour l'année sont plus sombres que celles des Irakiens et des Afghans», écrit le New Yorker. Il n'est pas le seul média à s'étonner de ce paradoxe.

 

Le quotidien britannique The Guardian fait le même constat dans un article qui cite abondamment l'économiste française Claudia Senik. «Les Français qui étaient connus pour leur célèbre «joie de vivre» sont devenus sinistres et sont les seuls à blamer pour ce malaise», affirme The Guardian.

Pour Claudia Senik, le «paradoxe français» - le fait que la prospérité générale du pays ne se traduit pas par le bonheur de ces citoyens - peut s'expliquer par des «attitudes mentales acquises à l'école et à d'autres occasions de socialisation, plus particulièrement pendant la jeunesse».

 

La France a ainsi le même indice de développement humain que la Belgique ou le Danemark mais se trouve à un niveau bien plus faible sur l'échelle du bonheur ressenti. «Le fait de vivre en France réduit de 20% la probabilité de se déclarer heureux», souligne Claudia Senik. La France a le taux le plus élevé en Europe d'usage de tranquilisants et l'un des taux de suicide les plus élevés.

 

L'Organisation mondiale de la santé souligne que le taux de suicide en France est plus important que dans n'importe quel vieux pays européen à l'exception de la Finlande. Le suicide est la deuxième cause de mortalité en France parmi les 15-44 ans après les accidents de voiture et la première pour les personnes âgées de 30 à 39 ans.

 

L'éducation et l'environnement culturels peuvent-ils à ce point façonner la psychologie d'une société et d'un pays?

«L'insatisfaction, après tout, implique souvent le désir de changement - de la société et même de soi-même - et donc l'insatisfaction de la vie en dépit de ces avantages matériels suggère une forme d'idéalisme - une vision intellectuelle des potentialités au-delà de l'existant - cela peut correspondre avec même la vue la plus stéréotypée et superficielles de la culture française» souligne The New Yorker.

 

La revue américaine ajoute: «l'esthétisme profond et passionné de la vie au jour le jour en France n'est pas seulement une expression visuelle, auditive, charnelle et culinaire de la «joie de vivre»: c'est «une joie de penser», une joie de penser qui tire son plaisir du déplaisir et tire son énergie constructive de la propre conscience d'une attitude de résistance». Nous serions ainsi... heureux d'être malheureux parce que trop conscients des insuffisances de notre monde. Une façon de se consoler.


24/06/2015
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QUESTION DE LA « PAUVRETÉ DES ENFANTS » EN EUROPE. NOUVELLES TENDANCES DANS LES POLITIQUES PUBLIQUES

Pensée plurielle 

Parole, pratiques et réflexions du social

Question de la « pauvreté des enfants » en Europe. Nouvelles tendances dans les politiques publiques

http://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2013-1-page-95.htm

 

par   Ewelina Cazottes [1]

École doctorale Sciences sociales

Université Paris 8

2 rue de la Liberté

93200 Saint-Denis

Tél. 06 89 39 08 94

Courrier : ewelina.cazottes.at.gmail.com

Jusqu’à présent en Europe, la pauvreté infantile a rarement fait l’objet d’analyses. Ce phénomène, dont le taux est pourtant plus élevé que le taux général de pauvreté de la population de l’Union européenne (19 % des enfants sont pauvres contre 16 % de l’ensemble de population), attire manifestement peu l’attention. Les politiques visant aujourd’hui à réduire la pauvreté des enfants semblent pour le moment inefficaces. L’exemple des politiques entreprises dans deux régions européennes (Île-de-France et région de Mazovie) à l’égard des enfants en situation de pauvreté démontre que trois éléments sont à prendre en compte : la formulation du problème politique, la mise en œuvre des politiques, ainsi que le niveau de coopération entre les différents acteurs.

Mots-clés

Plan de l'article

  1. Les éléments conceptuels
  2. Une perspective européenne de la pauvreté infantile
  3. Les concepts du bien-être et les politiques
  4. La pauvreté des enfants en Pologne
    1. Le portrait de la pauvreté infantile15
  5. Les politiques de lutte contre la pauvreté des enfants en Pologne
  6. La pauvreté des enfants en France
    1. Le portrait de la pauvreté infantile
  7. Les politiques publiques de lutte contre la pauvreté des enfants en France
  8. Les réponses des politiques publiques régionales. L’exemple des actions mises en œuvre auprès des enfants et des jeunes en situation de rue
    1. Hétérogénéité des situations et formulations des problèmes publics dans les deux régions
    2. Des mises en œuvre extrêmement diversifiées
    3. Des efforts de coopération très contrastés
  9. Conclusion

 


24/06/2015
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UNE APPROCHE SOCIOLOGIQUE DE LA PAUVRETE

Ewelina Cazottes, sociologue, Université Paris VIII - 2012

 

Jusqu’à présent en France, la pauvreté des enfants a peu fait l’objet d’analyses. 
L’observation, au travers de la statistique publique, est loin d’être systématique et les résultats sont très dispersés. L’analyse des causes ou des conséquences des situations de pauvreté des enfants est encore plus lacunaire. 
Enfin, l’objectif de réduction de la pauvreté des enfants n’est guère présent à l’agenda politique.

On pourrait ici émettre l’hypothèse que la pauvreté touche très peu les enfants dans notre pays, cependant ceci ne semble pas refléter la réalité puisque le taux de pauvreté des enfants (17,7%) est, en France, plus élevé que le taux de pauvreté de l’ensemble de la population (13%).

Si on compare ces données avec d’autres pays européens, on peut constater que la pauvreté des enfants est, en France, un peu moins élevée que dans l’ensemble des pays de l’Union européenne1 (19 % des enfants pauvres contre 16 % de l’ensemble de la population). 
La situation est en effet plus favorable que, par exemple, en Italie (25%), en Belgique (15%) ou en Allemagne (12%). Mais on est loin de la situation des pays scandinaves qui concilient un faible taux de pauvreté dans l’ensemble de la population et un taux de pauvreté des enfants encore plus faible (10% en Danemark et en Finlande).

Pourquoi alors le phénomène de la pauvreté des enfants est si peu présent dans le débat public en France ? 

Deux raisons principales peuvent être énoncées. 
Tout d’abord, la France a été toujours considérée comme un pays riche au sein duquel le phénomène de pauvreté infantile était marginal. La situation des enfants dans la société française était décrite de façon générale comme « bonne » (voir Troisième et Quatrième Rapport périodique de la France présenté en 2009 devant le Comité des droits de l’enfant 20092),où les droits des mineurs sont respectés. 
Dans l’opinion publique, cette question a été plutôt assimilée à des pays dits « du Tiers Monde » ou des pays en développement.

La seconde raison tient à l’image de la France en tant qu’Etat social et protecteur. L’existence des politiques familiales, considérées comme l’une des meilleures en Europe, devraient alors réduire fortement le pourcentage des enfants en situation de pauvreté. 
Pourtant ces politiques ont leurs limites et l’on peut constater l’existence d’un certain nombre d’enfants de familles pauvres dont la précarité et la pauvreté éloignent des lieux traditionnels de loisirs et d’éducation. 
Le deuxième facteur qui devrait protéger les enfants en situation de pauvreté, est l’Ecole. Celle-ci a longtemps joué un rôle d’ascenseur social. Aujourd’hui, les chercheurs français démontrent que le modèle de l’Ecole unique n’existe plus(Van Zanten, 1999) et il faudrait plutôt parler de « plusieurs écoles ».

Nous avons exposé les raisons pour lesquelles le phénomène de pauvreté infantile n’est pas abordé en France. 
Pourtant, les conséquences de la pauvreté éprouvée dans l’enfance sur le devenir à l’âge adulte sont lourdes. Un nombre impressionnant de travaux étrangers soulignent que la pauvreté éprouvée dans l’enfance accroît les risques de la connaître à l’âge adulte
Il s’agit bien d’une augmentation des risques et non, heureusement, d’un déterminisme absolu, mais elle est suffisamment significative pour justifier sa prise en considération dans les politiques publiques.

Dans le contexte actuel, la pauvreté infantile interroge considérablement l’organisation des politiques publiques (politiques sociales, familiales, de l’emploi, de l’éducation, etc.). 
Selon l’approche choisie par les autorités publiques territoriales (la pauvreté infantile en tant que problème monétaire ou phénomène global), les politiques se concentrent plutôt sur les prestations sociales ou sur les actions ayant comme objectif le soutien des familles dans leurs compétences parentales ou l’amélioration de l’entourage de la famille.

Dans le résumé de l’article intitulé « Question de la pauvreté des enfants en Europe. Nouvelles tendances dans les politiques publiques. L’exemple de la région Ile-de-France et Voïvodie de Mazovie (Pologne) », Ewelina Cazottes3analyse l’ensemble des éléments qui peuvent avoir un impact sur les politiques menées auprès des enfants en situation de pauvreté en France et en Europe, ceci afin d’examiner les facteurs qui peuvent faciliter la réduction de la pauvreté des enfants. 
Pour cela, l’analyse sera menée sur trois niveaux : l’état de savoir sur la situation de l’enfance pauvre dans la société française contemporaine (1), le choix des orientations à donner aux politiques publiques (2), les améliorations de l’observation et de l’analyse à engager rapidement (3).

1. Les seuils de pauvreté sont, dans chaque pays, définis en proportion du niveau de vie médian propre au pays. 
2. Le rapport est disponible sur http://www.un.org/fr
3. Éducateur spécialisé, sociologue, formateur-chercheur, elle est associé au laboratoire CERA (Centre d’Etude et de Recherches Appliquées) qui regroupe trois écoles de formation : EFPP, BUC Ressources, IFSY Versailles et LERP à l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

 


24/06/2015
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